Résistance des entérobactéries aux carbapénèmes dans notre établissement (2014–2016) - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
L’émergence et la diffusion de la résistance des entérobactéries aux carbapénèmes constituent désormais un énorme problème de santé publique. Les infections causées par ces bactéries hautement résistantes émergentes (BHRe) sont associées à des échecs thérapeutiques, une lourde mortalité et à des dépenses élevées. Le support génétique de ces résistances est essentiellement extrachromosomique impliquant un fort potentiel de diffusion épidémique. Nos objectifs sont de :
– déterminer la fréquence d’isolement des entérobactéries résistantes aux carbapénèmes dans notre établissement ;
– décrire leurs caractéristiques épidémio-cliniques et bactériologiques.
Matériels et méthodes |
Étude rétro-prospective portant sur les entérobactéries résistantes aux carbapénèmes, isolées sur 2 ans (2014–2016) à partir de prélèvements provenant de patients hospitalisés dans différents services de notre établissement :
– isolement et identification des souches par les techniques usuelles conventionnelles ;
– étude de leur sensibilité aux antibiotiques, par méthode de diffusion en milieu gélosé et détermination des CMI à l’imipénème, selon les recommandations du CLSI ;
– méthodes phénotypiques et test moléculaire (PCR) de mise en évidence-différenciation des génes codant les principales familles de carbapénémases.
Résultats |
La fréquence d’isolement des entérobactéries résistantes aux carbapénèmes est de 2,88 % (50/1737). Il s’agit de klebsiella pneumoniae et enterobacter cloacae. L’espèce majoritairement incriminée est la première citée dont 9 % des isolats durant la période d’étude sont résistantes à ces molécules (41/455). Les trente-neuf patients « sources » sont hospitalisés dans des services très sensibles. Leur isolement principal au niveau d’hémocultures, significatif de septicémies à BHRe chez des sujets immunodéprimés est responsable de la mauvaise évolution clinique des patients, voire de leurs décès. Au laboratoire, les tests phénotypiques et génotypiques mettent en évidence une production de carbapénémase (EPC) dans la quasi-totalité des cas, de type oxacillinase (Oxa–48). Les co-résistances associées pour ces souches sont de mise, notamment : gentamicine (100 %=50/50), ciprofloxacine (79 %=33/42) et cotrimoxazole (90 %=39/43).
Conclusion |
L’apparition locale de la résistance des entérobactéries aux carbapénèmes par production de carbapénèmases est un souci important pour notre institution, devant imposer une coordination multidisciplinaire. Il s’agit de prévenir ou de limiter une augmentation, dramatique sur le long terme, des résistances bactériennes aux antibiotiques à très large spectre. Aussi, il s’agit de détecter et de signaler ces BHRe, de respecter le bon usage des antibiotiques et les mesures d’hygiène. La mise en œuvre de ces mesures nécessite que notre laboratoire soit mieux équipé pour offrir un diagnostic rapide, sensible et spécifique pour ces patients porteurs d’EPC.
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Vol 47 - N° 4S
P. S29 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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